Comme il ne manque jamais de le dire quand il a l’occasion de s’exprimer en public, Farid pense que l’avenir et le renouvellement de la musique arabe et plus particulièrement marocaine doit se baser sur la connaissance et le respect de l’héritage du passé.
Certains croient que, pour être moderne, il faut faire table rase. Mais ils n’obtiennent ainsi qu’une musique de piètre qualité. Privées de la richesse qu’elles pourraient tirer de leurs origines, ces chansons viennent se perdre dans le flot de la production internationale avec laquelle elles ne peuvent pas vraiment rivaliser. Après quelques tours de piste, elles sont très vite oubliées.
Farid estime, tout au contraire, que la préservation de l’héritage et la création doivent aller de pair.
La défense de la musique arabe et surtout marocaine reste au centre de ses préoccupations. On peut regretter, contrairement à ce qui se passe pour d’autres communautés, l’absence d’un centre culturel actif et le manque d’initiative des autorités marocaines dans la promotion de la musique.
Les projets que Farid souhaite mener à bien vont tous dans ce sens.
Composer des morceaux et des chansons pour son usage propre (il prépare un disque de oud solo) ou pour des voix de la chanson marocaine ou arabe qui voudraient les interpréter.
Présenter des récitals de oud et chant qui seraient des florilèges des plus grandes chansons arabes, toutes époques confondues.
Donner des concerts avec un orchestre à l’effectif bien fourni (plutôt que, esprit d’économie oblige, se contenter d’un minimum).
Les activités dans le domaine culturel ne sont pas faciles à mettre sur pied et un artiste n’est pas forcément à l’aise dans le dédale des circuits d’organisation. Tout appui serait donc le bienvenu pour l’aider à concrétiser ses projets.
Il est certain qu’un nombreux public, arabe ou non, est demandeur d’une musique de qualité. Voilà une bonne raison de rester optimiste et de continuer à jouer et chanter... Ce qui, chez Farid, est aussi naturel que respirer !
Photos:
Interview avec Ahmed El Mourabit pour « La voix de l’immigré »
Farid et El Menara, le groupe de folklore de Marrakech
Avec Abdelhadi Belkhayat, auditeur attentif